L’état ultime du Yoga, samadhi, est parfois traduit par “l’état naturel.”
Le concept revient encore est encore dans la pratique, dans l’enseignement, dans la vie quotidienne : l’envie, l’invitation, le besoin de se relier avec les rythmes de la nature, de retrouver une resonance, une coherence entre intérieur et extérieur, soi et l’autre, l’individuel et l’universel. Par moment c’est même pas un recherche mais une revelation : que tous les rythmes de la nature, des éléments, et de l’évolution sont déjà dans nous. Mais ce n’est pas du blabla mystique… la science a de quoi dire sur le sujet.
Il y a quelques années déjà que j’ai croisé l’article suivant sur les réseaux sociaux, et j'ai trouvé tellement bien que je n'ai pas pu m'empêcher de le traduire pour partager avec les amis yogis francophones. Si vous vous êtes déjà posé la question, Quel est le vrai but du yoga? cela pourrait vous donner de quoi réfléchir.
Les Neurosciences et le vrai but du yoga
par Jonathan Davis
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On sent que cela fait du bien, mais est-ce que les bienfaits du yoga sont valides par la science?
Pendant un certain temps, à chaque fois que j’allais dans mon cours de yoga, j’avais l’impression d’avoir raté quelque chose. Je comprenais globalement ce que l’on faisait mais c’était quand j’ai entendu parler Simon Thakur, enseignent de yoga et spécialiste dans le mouvement, que le yoga a commencer a vraiment avoir du sens.
Les fondations du Yoga
La clé qui me manquait c’était la logique ou l’objectif derrière la pratique des postures. Simon Thakur dit que l’une des fonctions centrales du yoga est d’augmenter la conscience de tout le corps avec un accent sur l’axe central entre la colonne vertébrale et les viscères. À partir de là, l’un des fondements de la pratique du yoga est le réveil de notre capacité de mobiliser la colonne vertébrale dans tous ses axes – des ondulations devant-derrière (flexion/extension), d’un cote à l’autre (flexion latéral), et en torsion (rotation) – et d’aussi réveiller cette capacité dans chaque vertèbre. Cet information a illuminé ma pratique – soudain je voyais les postures avec plus de profondeur et j’avais plus de compréhension de ce que j’avais vécu jusqu’à la. Par exemple, je comprenais que la flexibilité de la colonne plus la renforcement musculaire aide vraiment a maintenir une posture assise avec le corps bien aligné pendant de longues durées, afin de pratiquer la méditation et de se relier aux niveaux supérieurs de conscience.
Je n’ai pas mis longtemps à comprendre que c’était que le sommet de l’iceberg sur la connaissance de Simon Thakur sur le sujet. Thakur a passé des années à étudier des pratiques indigènes dans leur contexte culturel d’origine, y compris le yoga traditionnel en Inde. Il a résumé ses recherches dans une oeuvre qu’il appelle ANCESTRAL MOVEMENT (mouvement ancestral) qui combine des pratiques traditionnelles, les derniers développements dans la neurobiologie et théorie évolutionnaire, ainsi qu’un profond respect pour le sens du mouvement naturel et animal. Voici un petit récapitulatif de sa conférence, auquel j’ai assisté en 2015.
En ressentant son propre corps, on ressent le monde
Quand je tourne mon attention à l’intérieur de mon corps, je peux ressentir ma respiration, et si je me pose et je me calme encore plus je pourrai même ressentir les battements du coeur et mon pouls sanguin. Au delà – je ne ressens pas grand chose, comme la plupart d’entre nous dans le monde moderne. La fondation du yoga s’agit peut-être de ressentir chaque vertèbre individuelle, mais aussi d’une sensibilité augmentée envers toutes les parties du corps ; intérieurement et extérieurement. Ce que la science commence a démontrer est que a partir de notre capacité de ressentir nos propres corps, nous développons autant la capacité de ressentir l’empathie dans le monde autour de nous. Pour comprendre comment ca marche, il fait parler des schémas corporels (“bodymaps”) et neurones miroir (“mirror neurons”)
“La déconnection actuelle de notre monde naturel commence avec notre déconnexion de nos propre corps, ce dont nous avons hérité culturellement à un degré dont nous ne sommes même pas conscients à quel point nous sommes limités dans la sensibilité envers nos propre corps.” – Simon Thakur
Schémas corporels et neurones miroirs
Connu dans la neuroscience, la psychologie et la science cognitive, les schémas corporels (tels que ceux trouvés dans le cortex somatosensoriel) sont les parties du cerveau qui s’activent électriquement quand on ressent la sensation physique, ou quand on pense aux sensations physiques. On les appelle des schémas (maps) parce-que la partie qui s’allume pour la main droite est à cote de la partie qui s’allume pour le bras doit, etc. Si un scientifique stimulait une de ces parties du cerveau avec de l’électricité, nous ressentirions de la sensation dans la partie du corps correspondant, même si rien ne le touchait.
“Si on accepte que la conscience du corps n’est pas fixe, qu’elle peut changer, même beaucoup... et que la façon dans laquelle on vit son corps, hérité de sa culture, n’est peut être pas la seule ou meilleure, et qu’on pourra utiliser d’autres pratiques d’autres traditions ou inventer de nouvelles, soit par le mouvement ou la conscience, de stimuler et sensibiliser chaque partie de mon corps en commencent peut être par l’axe central – la colonne vertébrale.” – Simon Thakur
La neuroplasticité est la capacité du cerveau et système nerveux de se réorganiser en fonction de ce qui focalise notre attention. Par exemple, en pratiquant une certaine posture, la répétition crée de plus en plus de connections neuronales à partir de la région du cerveau associé par les schemas corporels. De plus en plus de fibres nerveuses sont aussi développées par la connexion entre la partie du corps concerné et le système nerveux. Quand nous en faisons plus, notre capacité de recevoir d’autant plus d’information sur la subtilité de ce qu’on fait augmente. Les neurones miroir nous donne la capacité de ressentir ce que ca pourrait donner comme ressenti – juste en observant un autre en train de faire. Par exemple, si on observe quelqu’un qui bouge la main, environ 15% de neurones dans la région de la main et bras de notre propre bodymap vont s’allumer. La recherche sur les neurones miroir a été désignée ‘la science de l’empathie’.
Yoga et la biologie de la compassion
Assis toute la journée, nous perdons la flexibilité, la conscience et la sensibilité de notre colonne vertébrale ainsi que le plupart du reste du corps. Par contre, quand on fait des activités tel que le yoga, on augment le niveau de stimulation et détail neurologique dans le système nerveux et le schémas corporel/bodymaps. On ressent plus de détail subtil à l’intérieur de soi. Parce-que il y a plus de connections nerveuses, nous recevons plus d’informations. Cela veut dire que au même temps qu’on augmente la volume de connections neurologiques dans les schémas corporels, les 15% qui fonctionnent en tant que neurones miroirs augmentent aussi (15% d’un volume plus grand = un plus grand 15%). Donc en ressentant plus de détails dans nos propres corps, nous augmentons notre capacité à ressentir l’empathie pour les autres.
“Le plus de conscience et d’attention on cultive envers ses propres processus internes, le plus on note et ressent les signes de changement chez l’autre – changements de respiration, d’expression, de posture – pour savoir comment ca va” – Simon Thakur
Nous sommes des animaux
Peut être l’élément le plus profond du travail sur le mouvement ancestral de Thakur et la reconnaissance que les êtres humains explore le mouvement pour la survie depuis le début de l’histoire. Il propose que le plus les êtres humaines participait dans la mime du comportement animal, plus il pouvait comprendre leur environnement par la réponse interne des neurones miroir, ainsi récoltant de l’information précieux sur comment naviguer dans le monde naturel.
“Si on prend la colonne vertébrale comme exemple, et que l’on pratique des mouvements qui ouvrent chaque partie de la colonne, on peut onduler librement au lieu de bouger en bloc et on va expérimenter de l’empathie quand on va voir d’autres êtres en train de bouger librement au niveau de la colonne vertébrale. Les êtres humains ne sont pas les seuls avec une colonne vertébrale – les lézards, les poissons ont des colonnes. Si nous avons une conscience de notre possibilité de bouger comme un lézard, quand on voit un lézard ou un poisson bouger, les schemas corporels dans le cerveau vont s’allumer et on va sentir un connecter avec un créature complètement autre.” – Simon Thakur
La prise de conscience que j’ai eue en sortant de cette conférence est que les cultures indigènes parlent tous de la non-séparation entre l’être humain et la nature, et que nous avons, en fait, des bases scientifiques qui prouvent ces croyances traditionnelles.